Les voyages en éloquence forment la jeunesse de l’E2C

Après un joli parcours initiatique marqué par un cheminement novateur, en premier lieu à travers eux-mêmes, les lauréats de la finale du concours d’éloquence de l’E2C se sont retrouvés le 12 mai au siège de la Garde pour une belle soirée d’émotion(s).

« La démarche est importante pour la confiance en soi, la capacité à défendre une opinion, à argumenter », nous confiaient en janvier Camille Catala et Anesse Bouchikhi, formateurs polyvalents de l’EC2 Fréjus, qui ont porté ce programme de prise de parole éducative avec les professionnels de l’association Eloquentia et la Fondation Vinci. Laquelle a généreusement financé l’intégralité de cette session de formation et s’est impliquée dans le jury via la directrice de l’aéroport de Toulon-Hyères, Basma Jarbouai, qui siégeait au côté de Benjamin Hottin (porteur du projet pour Eloquentia), Ali Khalfaoui (avocat au barreau de Toulon), Brigitte Broc (artiste et poète).

Depuis la première prise de contact, 80 heures de formation en atelier ont été dispensées, à raison de 20 heures par site E2C, à Fréjus, Draguignan, Brignoles et à La Grande Tourrache. 22 jeunes dans une première étape de sélection, puis 12 sont sortis lauréats des épreuves pour concourir en finale.

« Epreuve » est le mot juste pour nombre d’entre eux qui se sont dépassés, ont vaincu la peur d’être ridicule, la honte de mal faire, la crainte d’être jugé négativement, l’angoisse d’être bloqué sur scène, la certitude aussi de ne pas avoir quelque chose d’intéressant à partager. Et pourtant ! Non seulement ils ont tous été captivants, en ce 12 mai au siège de l’E2C, mais ont donné du sens, ont dit le vrai, montré à quel point ils en valent la peine, ce qui n’a pas de prix.

Les trois vainqueurs (en parlant de prix) ont incarné pour l’ensemble les vertus de l’exercice d’éloquence, à savoir plaire, émouvoir, convaincre, tout en se préoccupant de ce que l’on cherche à dire, de ce que l’auditoire va entendre et ce qu’il va en restituer. Cela demande beaucoup de talent et de travail pour ériger l’approche en art oratoire.

Au regard de sa prestation soignée sur les mots, réussissant à transformer un point faible en force majeure, Kevin ne pouvait manquer le podium.

Compte tenu du courage dans l’extériorisation de ses maux intérieurs, Laura devait être à l’honneur, une deuxième place en forme de grande victoire pour (sur) elle.

Pour avoir su embarquer le jury entre mots et maux à fleur de (sa) peau tatouée, Nolwenn a percé à la fin de l’envoi et réussi à se défaire du marquage.

Chemin de vie

Tous étaient symboliquement sur le podium pour la photo souvenir, Matis, Enzo, Laura, Nolwenn, Lyo, Jean, Evana, Christopher, Kévin, Wayne, Baptiste, Johann, heureux de l’avoir fait, fiers des autres aussi, goûtant sans modération ce sentiment inédit de la performance individuelle et collective. Chauffé avec talent par Stéphane Barra, formateur à l’E2C Brignoles dans l’amphi copieusement rempli, l’auditoire s’est pris au jeu, y compris des préférences, des différences entre forme et fond, à propos de l’interprétation du mot éloquence, à la frontière du don de la parole (verve) et de l’art de toucher (rhétorique). Les deux se plaident et ont été tour à tour invités sur scène. L’intervention sur l’absurde était plus en verve, celle consistant à conter avec la désinvolture de la jeunesse une histoire personnelle pour mieux clamer son amour à sa mère a touché plein cœur, tandis que les mises à nu ont été bouleversantes, admirables de courage aussi.

Grâce à cette parole tenue, peut-être pour la première fois sans retenue, à ces armures fendues, il y aura un avant et un après. Au milieu de toutes les personnes présentes, dont quelques familles des finalistes, les formateurs et coachs étaient particulièrement émus, à la fois des performances de leurs petits protégés et de la fin de ce cycle. Un chemin de vie pour eux aussi, presque un baby blues tant l’engagement est intense. Tous veulent renouveler l’expérience, les discussions avec les partenaires sont à ce propos avancées.

Oublie que tu n’as aucune chance

« Ce qu’il y a de mieux dans ce monde, de plus beau, de plus excitant, ce sont les commencements », écrivait Jean d’Ormesson. L’auteur de « Comme un chant d’espérance » aurait aimé cette sincérité. Oscar Wilde aussi, qui prônait « soyez vous-même, les autres sont déjà pris… ».

D’autres, justement, puisés au fil des siècles, auraient pu dire ceci à l’issue de cette finale :

« J’ai la vision d’un monde où tous les jeunes de l’E2C seraient libres d’être éloquents sans avoir à se justifier » (Martin Luther King)

« Ils perpétuent la gloire de leurs pairs » (Marcel Pagnol)

« Dans la vie, rien n’est à craindre, tout est à comprendre » (Marie Curie)

« Pour avoir emprunté la route, ils connaissent la profondeur des trous » (Proverbe Chinois)

« Yes, l’éloquence can » (Barack Obama)

« Ils tiennent le cap, à vue de nez » (Cyrano de Bergerac)

« L’éloquence tourne dans leur tête » (Jul)

« C’est avec ce qui ne s’apprend pas qu’on réussit » (Coco Chanel)

« Les jeunes de l’E2C pour tous et tous pour les jeunes de l’E2C » (Alexandre Dumas)

« Toc toc badaboum, c’est kiki l’éloquent ? » (Jean-Paul Belmondo)

« La plupart des choses sont faciles lorsque l’E2C montre le chemin » (Christophe Colomb)

« C’était historiquement inévitable qu’ils deviennent éloquents » (Karl Marx)

« La rouetourne va vite tourner pour eux » (Frank Ribéry)

« L’éloquence répondait au nom de Bella » (Maître Gims)

« Le fait qu’il y ait un concours d’éloquence ou que tout concourt à l’éloquence dépend de votre référentiel » (Albert Einstein)

« Faut pas les chercher, colonel ! » (Rambo)

« Ils ont suivi cette formation pour leur bien, de l’autre côté de l’éloquence est le vrai » (Platon)

« Seul le maître connaît le bruit de l’ombre de l’éloquence derrière le mur » (Zen)

Et bien évidemment, la récurrence de la soirée :

« Oublie que tu n’as aucune chance, fonce, sur un malentendu cela peut marcher » (Jean-Claude Duss)…

Equipe E2C Var